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Portrait d'Alumni - Myriam DIVIN
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours ?
Je suis actuellement en train d’étudier au Kalakshetra, l’excellente académie des arts traditionnels du sud de l’Inde, reconnue principalement pour la danse et musique et qui se déroule sur un cursus de 4 ans. Je suis en fin de dernière année et je compte m’orienter plus tard dans le domaine de la musique en France afin de me perfectionner au piano et à la voix.
Qu’avez-vous fait depuis que vous avez quitté le lycée ?
Je suis issue d’une famille d’artistes, mon père est musicien et ma mère danseuse de Bharathanatyam. Ce sont eux qui m'ont permis d'acquérir toutes mes connaissances dans le domaine de la danse mais aussi du piano et du chant. Et c’est grâce à eux que ma passion pour la musique et la danse s’est révélée. Puis, suite à une discussion avec mon professeur de théâtre, Nicolas Alexandre, qui avait repéré mon don pour la danse, j’ai finalement décidé d’intégrer l’école de danse « kalakshetra » à Chennai.
On nous y forme à devenir des artistes accomplis par une compréhension approfondie des bases théoriques, littéraires et musicales de l'art traditionnel. Ainsi, la langue, la musique et la théorie sont des matières qui soutiennent le sujet d'étude principal.
On nous enseigne plusieurs autres matières : les danses (Bharathanatyam, Folk dance et Kathakali), le chant carnatique, la théorie dans la danse, l’histoire de l’Inde, les langues (Anglais, Sanskrit, Tamil et Telugu), la pratique du Mrindangam, le rythme que l’on appelle « Nattuvangam », l'expression « abhinaya », le yoga, le fitness, le Kalari et l'art.
En dehors des cours, nous assistons à beaucoup de spectacles extérieurs à l'école et nous rendons également service pour l'organisation des spectacles de l’école (décor, welcome duty, felicitation duty, backstage duty…).
La dernière année est en effet très intense, nous avons le spectacle de fin d’année et un mémoire à réaliser.
La persévérance et la discipline sont vraiment les deux qualités indispensables pour cette formation.
Pourquoi avoir choisi votre activité actuelle ? Comment y êtes-vous arrivée ?
Lors de l’atelier théâtre durant mes deux dernières années scolaires, nous avons monté des extraits de deux pièces : Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand et Un nouveau départ, une comédie d’Antoine Rault. Nous avons d’abord travaillé un extrait de ces pièces puis nous en avons fait un résumé que l’on a mis en scène avec une narration en voix off.
S’agissant de la mise en scène de ces deux pièces, j’ai fait une chorégraphie en incorporant des gestes et des mouvements de Bharathanatyam qui permettaient de raconter l’histoire. Avec l’aide de mon père, nous avons créé une musique de fond dans laquelle je récite le résumé de l’histoire afin que le spectateur puisse suivre et faire le lien entre ce que j’exprime à travers les gestes codifiés et l’histoire.
Les gens ont apprécié ce qu’on a fait, c’était une très belle expérience qui m’a ouvert les yeux. C’est en effet grâce à l’atelier Théâtre que j’ai pu constater qu’il y avait quelque chose d’intéressant à faire avec la danse traditionnelle du sud de l’Inde, le théâtre et la musique. D’où l’idée d’intégrer le Kalakshestra à Chennai.
Une petite anecdote à nous raconter sur votre parcours scolaire ?
J’ai traversé une période difficile lorsque j’étais en première ES, mes notes régressaient en raison de la mauvaise ambiance dans la classe et de mon manque de motivation et de confiance en moi.
J’ai demandé un changement de filière et ai choisi la filière technologie (STMG), Il a fallu que je refasse une année. La question n’était pas de savoir si cela me pouvait me correspondre mais plutôt si ce changement m’aiderait à reprendre confiance en moi et à travailler dans de bonnes conditions et dans une bonne ambiance. J’ai finalement été satisfaite de mon choix, mon investissement dans les cours mais aussi dans différents projets et réunions mis en place par l’école ont été très appréciés. La gestion était la seule matière qui me posait problème mais j’ai réussi à m’en sortir dans les autres matières. Mes sources de motivation ont été la reconnaissance du travail et la satisfaction personnelle.
Cependant, je savais au fond de moi que je ne pourrais jamais travailler dans le monde de l’entreprise. Travailler derrière un bureau, ce n’est pas pour moi !
Ce qui était important, c’était de savoir ce qui pourrait me motiver au quotidien, ce qui pourrait me faire plaisir chaque jour et alimenter un petit feu intérieur. Il s’agit donc, dans mon cas, d’aller à la recherche de mes passions et de les explorer.
Vivre de sa passion, c’est évidemment un choix délicat, il y aura bien sûr des hauts et des bas, mais on est en tout cas assuré de faire un métier que l’on aime tout au long de sa carrière, un métier qui aura du sens et sera très épanouissant. Tout entre naturellement en jeu : la motivation, la création, l’ouverture d’esprit, le sens de l’observation, la sensibilité, le développement de sa curiosité et le plaisir à toujours apprendre, ainsi que l’acquisition d’une bonne maitrise dans son domaine.
Qu’avez-vous envie de conseiller aux jeunes lycéens ?
Aller à la recherche de ce qui nous rend véritablement heureux au plus profond de nous-mêmes et assumer ses choix. Cela nécessite avant tout une bonne analyse de soi. Chaque chose en son temps, avec détermination et persévérance, on finit toujours par trouver ce que l’on veut.
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